18 de août de 2025
Comment le retour sur la vitesse influence la motivation, l’engagement des athlètes et l’adhésion à l’entraînement
Plusieurs variables doivent être manipulées pour prescrire des programmes d’entraînement en résistance (RT), telles que l’intensité, le volume, la fréquence, la configuration des séries, le type d’exercice, le temps de repos ou la vitesse d’exécution des répétitions (Bird et al., 2005).
En se concentrant sur la vitesse d’exécution, il a été établi qu’exécuter les répétitions avec la vitesse intentionnelle maximale améliore les adaptations liées à la force après une intervention de RT, comparé à l’exécution des répétitions à demi-vitesse intentionnelle (Pareja-Blanco et al., 2014). D’un point de vue pratique, cela signifie que, pendant chaque répétition, les athlètes doivent appliquer la force maximale possible, ce qui conduit à atteindre les valeurs de vitesse les plus élevées à chaque exécution. Ainsi, mettre l’accent sur l’intentionnalité et sur la vitesse de mouvement dans les protocoles de RT devrait attirer l’attention des entraîneurs et praticiens, dans le but de fournir aux athlètes les outils nécessaires pour travailler à la vitesse intentionnelle maximale.
Utilisation pratique de la vitesse comme feedback
À cet égard, l’utilisation de paramètres de vitesse, comme le retour d’information (feedback), peut influencer la motivation pendant la séance de RT et, par conséquent, aider les athlètes à effectuer leurs répétitions à la vitesse intentionnelle maximale.Exemple pratique:
- Lors d’une séance d’entraînement, selon l’expérience personnelle, le simple fait de fournir des informations sur la vitesse atteinte par un athlète après chaque répétition l’aide à réaliser la suivante en appliquant la force maximale. Souvent, si l’athlète manque d’expérience, il est courant d’observer que la deuxième, voire la troisième répétition, est plus rapide que la première. Cela met en évidence une situation où l’utilisation de la vitesse comme feedback peut améliorer la performance pendant la séance.
- Avant de commencer la séance, connaître les records atteints lors de la séance précédente, en termes de valeurs de vitesse avec différentes charges, peut aider l’athlète à donner le meilleur de lui-même pour dépasser les résultats de la veille. Par exemple, si la meilleure répétition lors d’une séance a été de 1,00 m/s avec 60 kg, et que lors de la séance suivante il travaille avec la même charge absolue, l’athlète cherchera généralement à dépasser cette vitesse. Cela peut l’aider à appliquer la force maximale et à accroître sa motivation.
- Enfin, simplement s’entraîner avec un encodeur linéaire peut augmenter la motivation de l’athlète, notamment grâce à l’utilisation de méthodes innovantes pour optimiser ses séances. C’est particulièrement vrai pour les débutants dans cette approche, car l’introduction d’un encodeur linéaire peut stimuler la motivation et améliorer la qualité des séances de RT prescrites.
Engagement de l’athlète dans l’approche VBT
En ce qui concerne l’engagement de l’athlète dans l’approche velocity-based training (VBT), il est important de souligner que les athlètes doivent commencer par un processus de familiarisation afin de:
S’habituer à s’entraîner en connaissant les valeurs de vitesse atteintes à chaque répétition et comprendre comment utiliser ces informations pour améliorer la performance; être conscients de la présence d’un dispositif connecté à la barre, en veillant à sa bonne manipulation sans compromettre leur capacité à appliquer de la force pendant chaque répétition; reconnaître que leur performance sur chaque répétition sera enregistrée.
Cette familiarisation garantit que les athlètes ne perdent pas leur concentration ou des répétitions pendant la séance d’entraînement, et qu’ils maintiennent leur attention tout au long de la série.
Ensuite, le degré d’engagement sera lié à l’intégration progressive de cet outil dans leur routine quotidienne. Dans ce contexte, il est important de les impliquer dans le processus d’analyse des données relatives à leurs performances quotidiennes, et de les tenir informés des ajustements de charge, des améliorations et des variations de programme. Le savoir, c’est le pouvoir, et les informations issues de l’encodeur linéaire peuvent accroître l’engagement de l’athlète en lui donnant une compréhension claire de la finalité de cette méthode.
De même, les atouts de cet outil doivent être montrés quotidiennement aux athlètes. Ils doivent comprendre qu’avec cette méthode, la charge d’entraînement sera contrôlée de manière efficace. Il est bien connu que la charge relative et la fatigue induite peuvent être efficacement contrôlées grâce à la vitesse (Gonzalez-Badillo & Sanchez-Medina, 2010 ; Sanchez-Medina & Gonzalez-Badillo, 2011). Si les variables d’entraînement sont bien définies, cette approche permettra aux entraîneurs de s’assurer que l’athlète reçoit le stimulus prévu. Ainsi, si les athlètes perçoivent que cette méthode peut améliorer le processus d’entraînement, leur engagement et l’utilisation de l’encodeur pendant les séances augmenteront.
Adhésion à l’entraînement
L’utilisation des mesures de vitesse peut également contribuer à augmenter l’adhésion à l’entraînement. À cet égard, et en complément de ce qui a été décrit ci-dessus, les athlètes peuvent s’habituer à utiliser l’encodeur pendant leurs séances de RT s’ils perçoivent le feedback de charge et de vitesse comme un défi. La motivation augmentera, et le défi d’améliorer la vitesse contre une charge donnée (à condition qu’ils comprennent que ce phénomène reflète une amélioration de performance) les encouragera à intégrer le VBT dans leur processus d’entraînement.
Une autre façon d’aborder ce défi est de considérer que chaque jour, l’athlète a l’opportunité d’être meilleur que la veille. Les athlètes sont généralement très compétitifs et, s’ils ont accès à ces informations, ils chercheront à surpasser les autres et, surtout, eux-mêmes. L’adhésion augmentera s’ils perçoivent les mesures de vitesse comme une compétition continue contre leur performance initiale.
L’utilisation des mesures de vitesse, non seulement pour contrôler les séances de RT mais aussi pour évaluer la performance avant et après un cycle de RT, peut être considérée comme un autre facteur clé pour augmenter l’adhésion pendant le processus d’entraînement. Comme mentionné précédemment, le savoir, c’est le pouvoir. Si les athlètes disposent d’informations sur les changements de performance après un cycle de RT et tout au long de l’année (avant les compétitions importantes, avant et après la pré-saison, etc.), l’adhésion augmentera, car ils verront l’application de cette méthode dans l’évaluation de leurs performances.
Conclusion
En résumé, l’utilisation de la vitesse pendant l’RT est essentielle pour améliorer la motivation et la performance de l’athlète. En se concentrant sur la vitesse intentionnelle maximale à chaque répétition, les athlètes peuvent améliorer les adaptations liées à la force. De plus, le feedback de vitesse pendant les répétitions peut accroître la motivation et la performance, que ce soit en fournissant des données en temps réel, en comparant les résultats actuels avec ceux des séances précédentes ou, pour les débutants, par le simple fait d’utiliser un encodeur linéaire comme approche innovante.
Familiariser les athlètes avec cette méthode et surveiller en continu les données de performance favorise l’adhésion à l’entraînement. Les athlètes étant compétitifs par nature, avoir accès aux informations sur leurs performances les motive à battre leurs records et à progresser continuellement. Enfin, la mise en œuvre des mesures de vitesse aide non seulement à contrôler la charge et la fatigue, mais aussi à promouvoir l’adhésion au processus d’entraînement, surtout lorsqu’elle est perçue comme un défi constant et un outil pour évaluer les progrès dans le temps.
Références
Bird, S. P., Tarpenning, K. M., & Marino, F. E. (2005). Designing resistance training programs to enhance muscular fitness: a review of the acute program variables. Sports Med, 35(10), 841-851. https://doi.org/10.2165/00007256-200535100-00002
Gonzalez-Badillo, J. J., & Sanchez-Medina, L. (2010). Movement velocity as a measure of loading intensity in resistance training. Int J Sports Med, 31(5), 347-352. https://doi.org/10.1055/s-0030-1248333
Pareja-Blanco, F., Rodriguez-Rosell, D., Sanchez-Medina, L., Gorostiaga, E. M., & Gonzalez-Badillo, J. J. (2014). Effect of movement velocity during resistance training on neuromuscular performance. Int J Sports Med, 35(11), 916-924. https://doi.org/10.1055/s-0033-1363985 Sanchez-Medina, L., & Gonzalez-Badillo, J. J. (2011). Velocity loss as an indicator of neuromuscular fatigue during resistance training. Med Sci Sports Exerc, 43(9), 1725-1734. https://doi.org/10.1249/MSS.0b013e318213f880